Les Tchadiens se rendent aux urnes lundi, trois ans après la prise du pouvoir par leur chef militaire, lors des premières élections présidentielles dans la région du Sahel en Afrique depuis la vague de coups d’État, les bureaux de vote ouvrent leurs portes à sept heures du matin et ferment à cinq heures du soir, et le nombre de personnes inscrites sur les listes électorales est d’environ 8,5 millions, les résultats provisoires sont attendus d’ici le 21 mai et les résultats définitifs d’ici le 5 juin. Si aucun candidat n’obtient plus de 50% des voix, un second tour aura lieu le 22 juin.
L’ancien Premier ministre Albert bahemi Badaki et sept autres candidats sont également en lice, les analystes disent que Deby est le plus susceptible de gagner, bien que son principal adversaire ait attiré des foules plus importantes que prévu lors de la campagne électorale. Déby a promis de renforcer la sécurité, l’État de droit et d’augmenter la production d’électricité, certains membres de l’opposition et des groupes de la société civile ont appelé au boycott, invoquant des inquiétudes quant à une possible fraude électorale, ce qui a fait craindre d’éventuelles violences.
Le vote coïncide avec le retrait temporaire des troupes américaines du Tchad, un allié important de l’Occident dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, courtisé par la Russie. Depuis qu’il a remplacé son père à la tête de l’Etat pétrolier d’Afrique centrale, Déby est resté proche de l’ancienne puissance coloniale et de son vieil allié la France, alors que d’autres pays du Sahel gouvernés par la junte, dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont demandé à Paris et à d’autres puissances occidentales de se retirer et se sont tournés vers Moscou pour obtenir leur soutien, le Tchad reste le dernier pays du Sahel avec une présence militaire française significative.
