La rivalité ougando-rwandaise est l’un des principaux facteurs qui façonnent la dynamique de la politique régionale dans la région des Grands Lacs en général et en République démocratique du Congo en particulier.les forces des deux rivaux acharnés se sont livrées de féroces batailles sur leur territoire en 1999-2000, tandis que la confrontation indirecte entre eux s’est presque transformée en guerre dans les stations suivantes, un ensemble de facteurs interdépendants cartographient les moteurs de l’intervention de Kampala et de Kigali au Congo, qui ont contribué de manière significative à la complexité de ces dernières crises, les prolongeant au-delà de deux décennies, faisant des millions de morts, selon certaines estimations.
Le désir de tirer parti des ressources congolaises est l’un des facteurs alimentant la rivalité ougando-rwandaise, car l’est du Congo est riche d’un vaste éventail de richesses souterraines telles que l’or, les diamants, le pétrole, le cobalt et d’autres métaux précieux, le conflit en cours dans l’est du pays et le vide sécuritaire qui en résulte dans la région ont donné aux pays voisins la possibilité de bénéficier de ces richesses, à la fois directement et en utilisant leurs bras armés de mandataires locaux, car les rebelles soutenus par le Rwanda et l’Ouganda contrôlent des chaînes d’approvisionnement stratégiques s’étendant des mines du Nord et du Sud-Kivu aux deux pays, bien que Kampala et Kigali nient leur implication dans ces activités, un document publié par le » Centre d’Études stratégiques de l’Afrique » en 2022 cite certaines preuves pour réfuter ce déni, en utilisant des données relatives aux exportations des deux pays.
Dans ce contexte, le document indique que si l’or est la plus grande exportation de l’Ouganda, la majeure partie provient de la République démocratique du Congo, et cette dernière se classe au premier rang des plus grands producteurs de coltan au monde, d’autre part, le Rwanda et l’Ouganda arrivent aux troisième et neuvième places, ce qui indique leur dépendance au coltan importé clandestinement du Congo, car ils ne disposent que de gisements limités qui ne les qualifient pas pour ce statut.