Le site Internet du magazine allemand « Stern » a publié un article d’opinion rédigé par « Yannik Schüller » sur l’état d’incertitude que connaît l’Afrique du Sud à la suite des résultats des récentes élections, de l’incapacité d’un parti à obtenir la majorité nécessaire et de la défaite sans précédent du Congrès national africain, alors qu’un état de frustration prévaut dans les cercles d’élite tandis que le peuple attend avec impatience le sort vers lequel le pays se dirige… Et maintenant le Congrès national africain paie le prix de décennies de régime monolithique. corruption des élites, plaçant l’économie la plus forte d’Afrique à la croisée des chemins : l’Afrique du Sud s’oriente-t-elle vers le changement ou succombe-t-elle à une chute libre dans un chaos complet ?
Les journaux ont fait la une des « résultats historiques » des élections qui ont eu lieu fin mai en Afrique du Sud. La réalité est que le mot « historique » reflète que quelque chose de grand et de radical s’est produit. Mais faute d’alternatives linguistiques, ce mot neutre est utilisé dans le journalisme lorsque des événements revêtent une certaine importance, mais dont les dimensions sont encore totalement intangibles sur le terrain. Sur cette base, le résultat des élections en Afrique du Sud de cette année peut en effet être considéré comme quelque peu historique. Dans une première historique, l’ANC a perdu sa majorité absolue, pour la première fois depuis les premières élections démocratiques de 1994. Il apparaît désormais que la capacité du parti à se développer a considérablement diminué au cours de 30 années de règne continu. Le parti, qui représentait auparavant la quasi-totalité du pays, se trouve désormais confronté à une tâche à laquelle il n’a jamais été habitué ni expérimenté tout au long de son mandat : il doit faire des concessions. Si l’ANC ne trouve pas de partenaires de coalition, le pays sera probablement confronté à une impasse politique dans le meilleur des cas, ou au chaos dans le pire des cas.