La police mozambicaine a tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de partisans de l’opposition qui se sont rassemblés jeudi dans la capitale, Maputo, lors de la plus grande manifestation jamais organisée contre les élections contestées du mois dernier, la journée de jeudi a été surnommée « Journée de la liberté » dans les messages diffusés sur les réseaux sociaux par le candidat à la présidentielle Venancio Mondlane, qui a de nombreux partisans parmi la jeunesse désillusionnée du pays et qui est arrivé à la deuxième place dans les résultats officiels des élections, mais prétend avoir gagné.
Un témoin de Reuters a déclaré que les forces de sécurité se sont déployées en grand nombre le long de l’autoroute principale menant à Maputo jeudi matin alors que des foules de personnes tentaient de se frayer un chemin vers la ville à pied. Ailleurs dans la ville, des groupes de manifestants ont brûlé des pneus et bloqué des routes, l’Afrique du Sud a fermé mercredi son principal poste frontière pour des raisons de sécurité et son ministère des Affaires étrangères a conseillé à ses citoyens de ne pas se rendre au Mozambique sauf en cas de nécessité, la société de logistique sud-africaine Grindrod (GNDJ.J) a annoncé jeudi avoir suspendu les opérations du port et du terminal au Mozambique.
Des groupes de défense des droits de l’homme affirment qu’au moins 18 personnes ont été tuées lors de la répression policière des manifestations depuis les élections du 9 octobre, qui ont prolongé les cinq décennies de règne du parti au pouvoir, le Frelimo. Les partis d’opposition, les groupes de la société civile et les observateurs occidentaux ont déclaré que les élections étaient injustes et que les résultats avaient été modifiés, mardi, le Conseil constitutionnel du Mozambique a ordonné à la Commission électorale d’expliquer dans les 72 heures les raisons des écarts dans le nombre de votes comptés lors des élections présidentielles, législatives et locales.