Le Centre algérien des droits de l’homme a publié un nouveau rapport révélant une vaste stratégie de répression transfrontalière dans laquelle le gouvernement algérien cible systématiquement les militants, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme résidant à l’étranger, le rapport, intitulé « Exporter la dictature », passe en revue l’utilisation par l’Algérie de la dictature et la répression transnationale pour étouffer l’opposition et comment le gouvernement algérien utilise un ensemble de mécanismes pour faire taire l’opposition à l’extérieur de ses frontières, présentant des similitudes troublantes avec les pratiques autoritaires de pays comme la Chine et l’Égypte.
Le Centre a basé sa documentation sur la répression transfrontalière en Algérie de 2020 à 2024 sur 19 entretiens approfondis, dont 21 cas de militants vivant à l’étranger, de membres de leurs familles et d’avocats, il s’est également appuyé sur une analyse complète de sources primaires telles que les décisions de justice, les demandes d’extradition et les rapports des organisations de défense des droits de l’homme selon lesquels le gouvernement poursuit des militants algériens à l’étranger ciblant de plus en plus particulièrement les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme, il ne s’agit pas seulement d’une stratégie isolée mais d’une campagne globale visant à réprimer les appels au changement et imposer un contrôle strict sur le discours de l’opposition dans le pays. Le rapport prévient que les mesures transfrontalières de l’Algérie visent à saper la voix des militants à l’étranger, où ils jouissent de la liberté d’expression et d’une protection contre l’oppression des autorités algériennes, car la plupart d’entre eux résident dans les pays démocratiques qui leur garantissent le droit d’accéder aux plateformes de dialogue pour contester les discours du gouvernement algérien et faire la lumière sur les questions de gouvernance.
Malgré cela, l’oppression du gouvernement algérien s’étend à eux à l’étranger et confronte leur opposition à des mécanismes d’intimidation, même dans des endroits censés être à l’abri de ce contrôle autoritaire, le Centre a documenté plusieurs méthodes de répression transfrontalière, y compris la pression diplomatique sur l’hôte étranger pour détenir ou extrader des militants, et des interdictions de voyager pour restreindre leurs déplacements, ainsi que l’harcèlement visant les familles des militants et leurs partisans en Algérie, ces mécanismes visent à faire taire les voix des militants algériens, quel que soit l’endroit où ils vivent, où la stratégie de répression algérien est centrée sur la théories du complot pour présenter l’opposition comme faisant partie d’un plan soutenu par l’étranger visant à déstabiliser la nation, puis classifier les défenseurs et militants des droits humains comme des « agents » d’États hostiles, tandis que le gouvernement algérien propage un climat de peur et de suspicion dans son pays pour justifier ses mesures répressives, le président Tebboune l’a souligné à plusieurs reprises dans son discours, il a affirmé que l’ingérence étrangère était à l’origine des manifestations et de l’opposition.
Par exemple, après les incendies dans la région de Kabylie en 2021, le président algérien a accusé le Maroc et Israël d’incitation concernant les troubles, les médias contrôlés par l’État ont fait écho à ces accusations, soutenant l’idée selon laquelle les militants, dans le pays ou à l’étranger, sont des pions de forces extérieures, ce qui est un faux récit sur lequel se fondent ensuite les procédures judiciaires à leur encontre, et dans son rapport, le Centre algérien des droits de l’homme a appelé la communauté internationale à reconnaître la répression transfrontalière en Algérie comme une menace croissante pour les droits de l’homme et à prendre des mesures immédiates pour protéger ces opposants à l’étranger, notant que le fait de ne pas s’attaquer aux mécanismes de répression en Algérie encouragerait un comportement autoritaire similaire, le rapport souligne également le besoin urgent de garanties internationales coordonnées contre la répression transfrontalière.