Selon un rapport du Wall Street Journal, le continent africain est aujourd’hui le théâtre d’un plus grand nombre de conflits que jamais auparavant, presque sans que personne ne s’en aperçoive, car les conflits les plus importants en Ukraine et au Moyen-Orient ont détourné l’attention du monde, la rédactrice et directrice du bureau du journal en Afrique, Gabrielle Steinhauser, a souligné que les anciennes guerres dans la région se sont intensifiées, comme les conflits dans le nord du Nigeria et en Somalie et la guerre des factions armées dans l’est du Congo.
Elle a ajouté que les conflits entre les élites militaires en Éthiopie et au Soudan déstabilisent deux des pays africains les plus grands et les plus peuplés, à un moment où les pays de la côte ouest combattent désormais entre eux les branches d’Al-Qaïda et de l’EI, puis avec un groupe de gouvernements militaires hésitants, les experts ont rapporté – selon les données recueillies par l’Université d’Uppsala en Suède et analysées par l’Institut norvégien de recherche sur la paix à Oslo – que cette année seulement, 28 conflits ont été enregistrés dans 16 des 54 pays du continent, soit plus que toute autre région du monde, ce décompte n’inclut pas les conflits qui n’impliquent pas les forces gouvernementales, par exemple entre différentes communautés ou factions armées privées, dont le nombre a également doublé depuis 2010.
Selon l’auteur, aucun facteur unique n’explique l’émergence et l’escalade de nombreux conflits différents dans cette immense région géographique, mais les experts estiment que le manque de stabilité politique après les guerres d’indépendance a rendu de nombreux pays vulnérables au danger, selon le rapport, les causes des conflits diffèrent selon les pays africains : dans les anciennes colonies françaises de la région du Sahel, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les coups d’État militaires ont été le début des conflits. Quant au Congo et au Nigeria, leurs gouvernements n’ont pas pu le faire imposer un contrôle sur de vastes zones, ce qui a ouvert la porte aux dirigeants locaux et étrangers pour se disputer les ressources et le pouvoir, souvent par la violence.