L’Égypte a souligné à plusieurs reprises son rejet de la présence de tout pays non littoral en mer Rouge, qu’il dispose de bases militaires ou économiques, à un moment où l’Éthiopie a exprimé à plusieurs reprises son « adhésion » à l’accès à la mer Rouge, lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues somalien et érythréen samedi dernier au Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdel Aati a déclaré que « la question de la sécurité de la mer Rouge dépend uniquement de la volonté des États côtiers » et qu’il « est absolument inacceptable que tout État non côtier d’avoir une présence dans la mer Rouge, que cette présence soit « militaire ou autre ».
Les déclarations du ministre égyptien ont exprimé la position ferme du Caire sur l’accès de l’Éthiopie à la mer Rouge, après que cette dernière ait cherché à construire une base militaire et civile au Somaliland, la région séparatiste non reconnue de la République de Somalie, et ait poussé l’accord controversé signé en janvier 2024 entre Addis-Abeba et la région, Le gouvernement fédéral somalien s’est tourné vers l’Égypte et a signé un accord de défense avec elle en août dernier, dans un contexte de tensions avec la Somalie, qui se sont apaisées ces derniers jours, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré en octobre dernier que son pays souhaitait un accès pacifique à la mer Rouge et maintenait une position claire sur la question.
L’Egypte, la Somalie et l’Erythrée ont lancé un mécanisme de coopération tripartite, considéré comme une alliance défensive contre les ambitions éthiopiennes. Les trois pays ont tenu leur premier sommet à Asmara en octobre dernier, et les ministres des Affaires étrangères ont tenu leur première réunion au Caire cette semaine. Les trois pays ont affirmé leur soutien à l’unité de la Somalie et ont souligné les efforts « visant à renforcer la sécurité dans la Corne de l’Afrique et dans la région de la mer Rouge ».
