Politique

L’Algérie sous répression militaire, l’ONU dénonce de graves violations et un étouffement continu

Les Nations Unies, dans un rapport inquiétant publié avant-hier, ont exprimé leur profonde préoccupation face à l’escalade de la campagne d’arrestations et de procès visant les défenseurs des droits de l’homme en Algérie. Selon Mary Lawlor, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, les autorités algériennes utilisent des lois ambiguës pour criminaliser toute forme de protestation pacifique.

Parmi les cas emblématiques de cette répression figure celui du journaliste Marzouk Touati, qui illustre la brutalité du régime militaire contre les voix dissidentes. Il a été arrêté à trois reprises et, depuis 2024, il est soumis à des tortures physiques et psychologiques. D’autres militants, comme Toufik Belala, Sofiane Ouali et Omar Boussag, croupissent en prison sur la base d’accusations mensongères, notamment de « diffusion de fausses informations pouvant porter atteinte à la sécurité de l’État », de « corruption » et d’« incitation à un attroupement non armé ». Ces accusations sont considérées par les Nations Unies comme de simples prétextes pour faire taire toute opposition.

L’autorité militaire algérienne poursuit une politique répressive à l’égard de l’opposition, en particulier dans le secteur de la presse. Tout journaliste qui exprime une opinion divergente de celle du régime est exposé à une persécution systématique, à l’emprisonnement ou à l’exil forcé. C’est le cas de nombreux journalistes algériens réfugiés en France, qui ont été condamnés à mort par contumace pour avoir osé critiquer le régime militaire. Parmi eux figure Abdou Semmar, l’un des visages emblématiques de cette répression.

  Le rassemblement « Forces vivantes de Guinée » appelle à manifester pour le départ de la junte militaire

Les Nations Unies ont également dénoncé les intimidations subies par les organisations de défense des droits de l’homme, comme le « Groupe des familles de disparus », actif depuis la « décennie noire » (les années 1990). Non seulement ses manifestations sont interdites, mais ses membres sont harcelés et menacés.

Dans un appel officiel, Mary Lawlor a exhorté l’Algérie à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et à mettre fin à la persécution systématique des journalistes et des militants. Sous le régime militaire, l’Algérie s’oriente dangereusement vers un système de plus en plus autoritaire, comme en témoignent la multiplication des procès politiques et des arrestations arbitraires. Cette stratégie vise à neutraliser toute opposition par l’intimidation et la répression.

Alors que la communauté internationale observe avec inquiétude cette tendance répressive, les voix libres en Algérie se font de plus en plus rares, étouffées par une justice soumise aux ordres d’une main de fer des généraux qui dirigent le pays.

 

Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top