Le président guinéen Alpha Condé a appelé vendredi à la formation d’une force africaine pour intervenir dans les conflits, notamment pour lutter contre les terroristes.
Après sa rencontre bilatérale de plus de deux heures avec le deuxième fonctionnaire du Conseil militaire malien, le colonel Asimi Guetta, qui a effectué une visite d’une journée à Conakry, le président Condé a estimé que le continent devait de toute urgence disposer d’une armée africaine chargée de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Il est le plus étrange et a regretté l’affectation de la mission de sécurité en Afrique aux unités occidentales, après plus de 60 ans écoulés depuis l’indépendance des pays du continent.
Alpha Condé a précisé que sans cette intervention française, que certains Africains n’ont pas approuvée, les militants auraient attaqué de nombreux pays de la région, après le Mali, où est stationnée une unité guinéenne, dans le cadre de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA).
Condé a réitéré l’engagement de son pays « à poursuivre son soutien aux forces armées maliennes pour ramener la paix dans ce pays voisin », notant que la Guinée compte environ 5 000 soldats au nord du Mali, dans le cadre des forces de paix de l’ONU.
Les déclarations du président guinéen sont intervenues après plusieurs attaques dans certains pays du Sahel ces derniers jours, dont la plus violente a eu lieu au Niger, qui a fait plus de 100 morts parmi les civils.
De son côté, son invité le colonel Guetta a déclaré que son pays comptait sur le soutien de la Guinée, qui a «des relations très étroites avec le Mali depuis plusieurs décennies», considérant que «le Mali et la Guinée représentent les poumons d’un seul corps».
Le deuxième responsable du conseil militaire qui gouverne le Mali depuis août dernier, après l’éviction du président élu Ibrahim Boubacar Keita, a appelé au renforcement de la sécurité à la frontière de 902 km.
Il est à noter que le colonel Guetta a effectué la visite en réponse à une invitation du président Alpha Condé, qui a déclaré qu’il suivait avec un grand intérêt l’évolution de la situation sociale et politique au Mali voisin.