Les forces fidèles au général libyen à la retraite Khalifa Haftar ont annoncé l’arrestation du plus éminent dirigeant de la rébellion nigériane, Mahmoud Salah, chef du « Front de libération nationale » (FPL), dans la ville de Qatrun, dans le sud de la Libye, cet événement marque un tournant dans le conflit entre l’autorité militaire nigérienne et les groupes d’opposition, qui représentent une menace croissante depuis le coup d’État de juillet 2023, Mahmoud Salah est considéré comme l’une des figures de l’opposition les plus en vue au Niger au cours de la dernière décennie. Il est originaire de la région d’Agadez, dans le nord du pays, où des groupes armés sont actifs et représentent depuis longtemps un défi aux gouvernements successifs de Niamey.
Avant de devenir chef rebelle, Salah était un activiste politique et ancien combattant d’un mouvement touareg réclamant une plus grande autonomie pour le nord du Niger, après le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum et la prise du pouvoir par une junte militaire dirigée par le général Abderrahmane Tiani, Salah est apparu comme l’un des dirigeants les plus éminents de l’opposition armée, il a fondé le « Front de libération nationale », qui comprenait des combattants de différents groupes, dont certains étaient des partisans de l’ancien régime, et d’autres issus de groupes ayant fait défection de l’armée, le front de Mahmoud Salah a pu mener plusieurs opérations militaires contre les forces régulières, notamment l’attaque d’un convoi militaire dans la région de Tillabéri près de la frontière avec le Burkina Faso, en plus d’actes de sabotage visant l’oléoduc reliant le Niger et le Bénin en juin 2024. Ces opérations étaient un message direct au conseil militaire au pouvoir que la résistance armée était toujours active.
En novembre 2024, les autorités militaires du Niger ont pris la décision de déchoir Mahmoud Salah de sa nationalité nigériane, dans une mesure visant un certain nombre de personnalités accusées de menacer la sécurité nationale et de conspirer contre l’État. Ces mesures ont également concerné d’autres dirigeants des mouvements rebelles, comme Mahamat Touré Ouahli, chef du Front national pour la justice.
