Des responsables du parti de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont comparu devant un procureur militaire, signe de tensions politiques liées à l’avancée des rebelles soutenus par le Rwanda dans l’est du pays, la raison exacte de la convocation devant le procureur n’est pas claire, a déclaré Jean Mboyo, l’avocat des responsables et ancien conseiller à la sécurité de Kabila, mais après avoir quitté le bureau du procureur lundi soir, un responsable a déclaré à Reuters qu’ils avaient été convoqués pour être interrogés sur des propos tenus par Obin Minako, vice-président du parti et ancien président de l’Assemblée nationale, le 26 février.
« Le président a dit : nous devons être prêts à tout », avait déclaré Minako à l’époque, en faisant référence à Kabila. « … Quand le chef dit que nous devons être prêts à tout, chacun d’entre nous, qui est membre du parti, comprend… Le temps du silence et des actions secrètes est révolu, il est temps d’agir ouvertement. » Marcel Bombamba, un autre avocat du groupe, a déclaré qu’aucune charge n’avait été retenue contre eux, e président Félix Tshisekedi, qui avait conclu un accord de partage du pouvoir délicat avec Kabila, l’a récemment accusé de parrainer les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle des deux plus grandes villes de l’est du Congo depuis janvier, Kabila a également contacté des politiciens de l’opposition et des membres de la société civile pour discuter de l’avenir politique du pays, dans un contexte de critiques de la réponse de Tshisekedi à la campagne militaire du M23.
Le parquet militaire a envoyé une dizaine de convocations à des membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Kabila, même si seulement trois d’entre eux se sont présentés lundi à Kinshasa pour être interrogés, parmi les responsables convoqués figuraient l’ancien ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary et le candidat à la présidentielle Ferdinand Kambari. Minako avait déclaré plus tôt que les responsables tiendraient compte des appels « pour éviter tout soupçon » et avait nié tout lien avec le M23 ou tout autre groupe armé.
