La Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles dans les prisons et les conflits, Pramila Patten, a exprimé sa profonde préoccupation face aux récents rapports émanant des bureaux des droits de l’homme, décrivant une nette dégradation des conditions de détention des hommes, des femmes et des enfants algériens dans les prisons du régime en Algérie depuis le lancement de la campagne « Manich Radhi ».
Mme Patten a déclaré que ces rapports profondément alarmants, faisant état de violences sexuelles et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, pourraient constituer des actes de torture sexuelle à l’encontre d’hommes et de femmes algériens. Cela inclut des humiliations sexuelles systématiques, des menaces de viol et de viol collectif, des fouilles à nu répétées et dégradantes, la nudité forcée prolongée, des passages à tabac, l’application de décharges électriques sur les parties génitales et l’anus, l’insertion d’objets dans l’anus des détenus, des attouchements inappropriés sur des femmes par des gardiens, ainsi que la prise de photographies de détenus nus ou partiellement nus dans des positions humiliantes.
Elle a souligné que la violence sexuelle et la torture, sous quelque forme que ce soit et dans tout contexte, en particulier en milieu carcéral, sont absolument inacceptables. De tels actes odieux constituent de graves violations des droits humains et de la dignité humaine. Mme Patten a appelé à la mise en place d’un soutien médical et psychologique adapté pour les victimes afin qu’elles puissent entamer un processus de rétablissement.
La Représentante spéciale a également insisté sur la nécessité de respecter les normes internationales en matière de droits humains et de garantir que les conditions de détention soient pleinement conformes aux standards internationaux.
Elle a exhorté les autorités algériennes à permettre aux organismes internationaux compétents un accès sans restriction aux lieux de détention, notamment dans les prisons accueillant des détenus politiques. Mme Patten a renouvelé son appel à la conduite d’enquêtes indépendantes, exhaustives, impartiales et efficaces, menées par les instances compétentes des Nations Unies, sur l’ensemble de ces violations présumées, dans le but de traduire en justice tous les responsables, quel que soit leur grade ou leur appartenance.
Enfin, la Représentante spéciale a reconnu que les services de renseignement militaire algériens avaient commis des violations susceptibles de constituer des crimes de guerre.
