Les citoyens gabonais attendent les résultats de l’élection présidentielle prévue samedi prochain, la première depuis la chute du régime Bongo en août 2023, la campagne présidentielle au Gabon a débuté le 29 mars et se poursuivra jusqu’au 11 avril, le vote étant prévu le 12 avril, le chef de la junte militaire au pouvoir et candidat à la présidentielle, le général Brice Oligui, vise à consolider son emprise sur le pouvoir politique par le biais d’élections qui légitimeront le régime putschiste qui a renversé le président Ali Bongo, un régime largement condamné par les États-Unis, la France et l’Union africaine.
Le ministère de l’Intérieur a ouvert les candidatures fin février et a annoncé des conditions strictes, notamment que les candidats doivent avoir résidé au Gabon au cours des trois dernières années. Cela a constitué un obstacle pour de nombreuses figures de l’opposition qui vivaient à l’étranger sous le régime du président déchu Ali Bongo, sur les 39 candidats qui se sont présentés à l’élection présidentielle actuelle, la commission électorale n’en a retenu que quatre : le général Brice Oligui Anguema, l’ancien Premier ministre Alain Claude Bélé Baye Nze, l’inspecteur des impôts Joseph Labance Essengoune et le médecin Stéphane Germain Bosingwe, la compétition est particulièrement intense entre le chef de la junte militaire qui a mené le coup d’État, le général Anguema, et l’ancien Premier ministre de Bongo, Alain Claude, qui a créé son propre mouvement politique appelé « Ensemble pour le Gabon ».
Les deux candidats sont des symboles du régime de la famille Bongo, qui dirige le pays depuis plus de 50 ans et est accusé de corruption et de mauvaise gestion. Le général Anguema était proche du président déchu Ali Bongo et d’un membre de sa tribu. À la fin de sa présidence, il le nomme commandant de la garde présidentielle, tandis que l’homme politique Alain Claude occupe le poste de Premier ministre dans l’avant-dernier gouvernement de la famille Bongo, bien que le général Anguema manque de base politique et soit difficile à vendre en raison des accusations de corruption et d’implication dans le trafic de drogue portées par certaines organisations internationales, il maintient une emprise ferme sur l’establishment militaire et les organes constitutionnels de transition tels que le Sénat.
