Dans une évolution inquiétante du paysage politique tanzanien, le principal parti d’opposition, Chadema, a été exclu de la participation aux élections locales de juin 2025, suscitant colère et condamnation dans les cercles politiques et des droits de l’homme à l’intérieur et à l’extérieur du pays, la Commission électorale nationale a annoncé vendredi 11 avril qu’elle avait rejeté les nominations de la plupart des candidats du Chadema, invoquant leur incapacité à soumettre leurs candidatures à temps, la décision concernait 58 des 61 candidats du parti, selon les médias locaux.
Le comité a confirmé que le délai légal avait expiré, tandis que le parti a insisté sur le fait que ses nominations avaient été soumises dans le délai officiel, accusant les autorités locales d’empêcher délibérément ses candidats d’atteindre les bureaux de candidature, le parti d’opposition a rapidement réagi, son chef, Freeman Mbowe, qualifiant la décision de « coup d’État contre la démocratie », la considérant comme une continuation de l’exclusion politique continue des partis d’opposition par les autorités, « Ce qui se passe actuellement constitue un déni flagrant et illégal de notre droit de nous présenter aux élections. La démocratie tanzanienne est en danger et nous appelons la communauté internationale à intervenir », a déclaré M. Mbowe dans des déclarations aux médias, un certain nombre de partisans du parti ont exprimé leur colère face à cette décision et des manifestations pacifiques ont eu lieu dans certaines régions pour dénoncer la prétendue « manipulation » du processus électoral.
La direction du Chadema a confirmé son intention de faire appel de la décision devant les tribunaux, malgré ce qu’elle a décrit comme « la domination du parti au pouvoir sur les institutions constitutionnelles », en référence au Parti révolutionnaire au pouvoir, qui détient le pouvoir depuis l’indépendance, cette évolution n’est pas isolée d’un contexte plus large de tension entre le parti au pouvoir et l’opposition, Chadema avait auparavant boycotté les élections de 2020 en raison de ce qu’il considérait comme une « fraude et un parti pris institutionnel », permettant au parti au pouvoir de conserver le contrôle total du parlement et des conseils locaux.
