Les conseillers du président Paul Biya, dont Ferdinand Ngoh Ngoh, Jean-Claude Awala Woduge et Luc Ssendejon, préparent discrètement des changements majeurs à l’approche de l’élection présidentielle, l’idée d’une réforme constitutionnelle refait régulièrement surface au Cameroun à l’approche des élections présidentielles. Le secrétaire général du président, Ferdinand Ngoh Ngoh, dirige ce groupe secret, soutenu par les conseillers Jean-Claude Awala, Woduge et Luc Sindjoun, ainsi que par des experts en droit constitutionnel. Leur objectif est de réformer en profondeur les structures politiques, administratives et électorales du Cameroun.
Tout amendement constitutionnel doit d’abord être proposé par le Président ou les membres du Parlement, puis approuvé par une majorité des trois cinquièmes à l’Assemblée nationale et au Sénat, si le président Paul Biya le souhaite, il peut convoquer des sessions extraordinaires des deux chambres pour accélérer le processus. Cela lui permet théoriquement d’initier des changements avant même les élections présidentielles prévues le 5 octobre, auxquelles il est largement pressenti pour se présenter, parmi les changements proposés figure une représentation accrue dans les institutions clés – l’Assemblée nationale, le Sénat, les conseils régionaux et les conseils locaux. Cela coïncide avec le redécoupage des limites administratives et la création de nouvelles municipalités, districts et départements.
Un autre sujet sensible est la mise à jour du décret de 1977 régissant les chefferies traditionnelles. Cet amendement vise à reclasser certaines entités à des niveaux supérieurs, à mettre à jour les critères de reconnaissance et à résoudre les litiges. Le renforcement de la représentation des autorités traditionnelles dans les conseils régionaux est conforme à la Constitution de 1996, même si la modification de ce décret pourrait susciter des tensions, les questions entourant la succession de Biya attirent le plus d’attention, les partisans de la réforme envisageant de créer une vice-présidence, soit par le biais d’une liste électorale – comme aux États-Unis – soit par nomination présidentielle.
Dans les deux cas, cette personne sera probablement considérée comme le successeur choisi par Biya et sera scrutée de près. Des discussions similaires ont eu lieu avant les élections de 2018, mais n’ont pas abouti.
