Le Soudan du Sud a annoncé l’envoi d’une délégation de haut niveau aux États-Unis pour discuter du rapatriement d’environ 137 de ses citoyens expulsés des États-Unis. Cette décision fait suite à une crise diplomatique sans précédent déclenchée par l’expulsion d’un ressortissant sud-soudanais présumé. Le bureau du deuxième vice-président du Soudan du Sud, Benjamin Bol Mel, a déclaré que le gouvernement assume « l’entière responsabilité de traiter cette question avec le sérieux et l’urgence nécessaires », notant que la délégation comprend le ministre des Finances Marial Dongren Ater, le gouverneur de la Banque centrale Johnny Ohisa Damien et le directeur de l’état civil Elia Costa Faustino. La délégation coopérera étroitement avec le Département d’État américain et le Département de la sécurité intérieure pour garantir un « processus de rapatriement légal, ordonné et digne ».
La crise a commencé le 6 avril, lorsque Washington a annoncé son intention de révoquer les visas d’un certain nombre de détenteurs de passeports sud-soudanais, en raison du refus du gouvernement de Juba d’accepter certains expulsés des États-Unis. L’un d’eux, Nimeri Garang, avait été expulsé des États-Unis, mais les autorités de l’aéroport de Juba avaient initialement refusé de l’autoriser à entrer, affirmant que ses documents étaient faux et qu’il était en fait un citoyen de la RDC nommé Makola Kintu. L’incident a déclenché une dispute diplomatique entre les deux pays, mais le Soudan du Sud est revenu plus tard sur son refus et a autorisé Kinto à entrer, expliquant que la décision avait été prise dans le contexte des « relations amicales existantes » avec Washington.
Les répercussions de l’incident n’ont pas été seulement externes, mais se sont également reflétées sur la scène politique intérieure du Soudan du Sud. Le 10 avril, le président Salva Kiir Mayardit a limogé le ministre des Affaires étrangères Ramadan Abdullah Gok et a nommé son ancien adjoint, Monday Simia Kumba, à sa place. Cette décision a été perçue comme une tentative de transférer la responsabilité politique de l’impasse diplomatique sur le gouvernement et d’affirmer l’engagement de Juba à améliorer la performance de ses institutions extérieures.
