Des citoyens maliens ont découvert mardi les corps de dizaines de civils morts près du camp militaire de Kouala, situé dans la région de Koulikoro à l’ouest du pays. Les corps ont été découverts lors d’une recherche citoyenne pour localiser leurs proches, qui ont été arrêtés par le groupe Wagner et l’armée malienne le 12 avril et emmenés vers des lieux inconnus. L’armée malienne, soutenue par les milices du groupe Wagner, a mené des raids massifs dans plusieurs villages de l’ouest du pays à la mi-mois, à la recherche de ce qu’elle a appelé des « traîtres collaborant avec des terroristes ». Dans les régions de Koulikoro, Nara et Nioro, situées aux frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, l’armée malienne et les forces Wagner ont arrêté 60 civils le 12 avril et les ont emmenés vers des lieux inconnus.
Cette découverte aggrave la souffrance des familles des victimes, car personne n’a pu identifier les morts en raison de la décomposition et de la défiguration des corps. L’armée malienne n’a pas publié de déclaration concernant l’incident, ni fourni d’informations sur les civils arrêtés il y a deux semaines. La zone frontalière partagée par les trois pays du Sahel est considérée comme l’une des zones les plus dangereuses, ayant été le théâtre de meurtres, d’enlèvements et d’attaques organisées pendant des années. L’année dernière, la région a été le théâtre de violents affrontements entre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, d’une part, et l’armée malienne, soutenue par les forces du Groupe Wagner, d’autre part.
Il convient de noter que le Mali a connu une escalade des attaques mutuelles entre les forces gouvernementales et les mouvements armés depuis que l’actuel conseil militaire a pris le pouvoir en 2021. Le conseil a déclaré son intention de libérer tout le territoire du pays et s’est retiré de l’accord de paix et de réconciliation signé avec les organisations de l’Azawad en 2015 à Alger.
