Le Dr Perpetua Uhomoibhi a été responsable de la surveillance, du suivi et de l’évaluation au Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) du Nigéria pendant 7 ans, et plus récemment en tant que coordinateur national. Elle se souvient du jour où elle s’est jointe, sachant très bien l’énormité de la tâche qui l’attend, toute sa vie, le Nigeria a été sous le joug du paludisme. Le pays est aux prises avec plus de 57 millions de cas de paludisme et environ 100 000 vies sont perdues à cause de la maladie chaque année. Actuellement, environ 30 % des admissions de patients hospitalisés et 60 % des consultations externes dans le pays sont dus au paludisme. Elle a lutté lorsqu’elle a vu des mères, impuissantes, regarder leurs bébés et leurs enfants mourir après une piqûre de moustique, brûler d’une fièvre mortelle ou vomir et avoir la diarrhée, tous des systèmes typiques de paludisme grave.
Comment pourrait-elle les protéger ? Il fallait faire quelque chose rapidement, quelque chose d’abordable et de protecteur.
En 2013, le PNLP au Nigeria, avec le soutien de partenaires financiers et techniques, a commencé à mettre en œuvre la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS), une intervention recommandée pour la première fois par l’Organisation mondiale de la santé en 2012. La CPS a commencé à offrir une chimioprotection fiable aux enfants pendant le pic du paludisme, permettant aux soignants de pousser un soupir de soulagement.
Cette année, le Dr Uhomoibhi et son équipe ont l’intention d’atteindre environ 20 millions d’enfants de moins de 5 ans. L’intervention a permis de tripler la mortalité et la morbidité infantile dans les régions où la CPS a été mise en œuvre entre 2013 et 2019, et le Nigéria continue de trouver des moyens organisationnels, économiques et socialement acceptables de distribuer cette intervention vitale, même pendant la pandémie de COVID-19, la CPS est une intervention éprouvée, recommandée par l’OMS et rentable[1] qui prévient le paludisme chez les enfants pendant la saison des pluies, des cures complètes d’un médicament antipaludique sont administrées aux enfants âgés de 3 à 59 mois dans les zones où le paludisme est très saisonnier.