La situation actuelle dans le sud de Madagascar, causée par des années de sécheresse persistante, a incité le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial David Beasley, qui s’est rendu récemment dans le pays, à dire que la situation ressemble à un « film d’horreur », dans la région d’Anousi, frappée par la famine, dans l’extrême sud de Madagascar, une mère et sa fille ont été approchées par la caméra de l’AFP. « Regardez mon enfant, aidez-nous s’il vous plaît! », a déclaré la mère en pleurant amèrement.
Elle déshabilla à la hâte la fillette de cinq ans, révélant des bras et des côtes émaciés que l’on pouvait voir douloureusement sous la peau, cette famille vit sans aucune subvention et parcourt 10 kilomètres (six miles) du village de Vinovo jusqu’au centre de santé le plus proche, en chemin, une autre famille organise une veillée silencieuse à l’extérieur de la hutte dans laquelle ils vivent et où se trouve leur père, mort de faim il y a quatre jours, « On ne peut pas l’enterrer parce qu’on n’a pas de vache, on n’a pas de repas à lui donner, c’est le plus important pour nous », raconte la fille du mort, Rahovatay.
La famille cherchait des racines de plantes, la seule nourriture à sa disposition, en attendant l’arrivée de l’aide, « Il ne nous reste plus rien ici où nous creusions », dit la mère de neuf enfants, pelle à la main dans la petite forêt à l’extérieur du village, coupant une partie de l’aloe vera qu’ils mangeaient quand il n’y avait rien de mieux, « J’ai coupé les épines avec un couteau, c’est horrible, c’est tellement amer que ça colle dans la bouche. Même cuit, ça n’a pas de goût, ça nous affaiblit dans notre santé », dit-elle, le village déserté où vit la famille est l’un de ceux connus des travailleurs humanitaires sous le nom de « Villages zombies », qui abritent un petit nombre de personnes perdues qui semblent sans vie mais attendent de mourir.