Les graves problèmes liés à l’eau qui affligent l’Afrique du Sud vont probablement durer longtemps. Le 26 octobre 2020, l’Organisation météorologique mondiale a publié son «Rapport sur l’état du climat en Afrique 2019» qui met à nu la situation désastreuse des sécheresses pluriannuelles et de l’accélération d’autres événements météorologiques extrêmes en Afrique.
Le rapport indique que les températures en Afrique ont augmenté un peu plus vite que la température de surface moyenne mondiale. Il ajoute que «les zones les plus gravement touchées par la sécheresse en 2019 se trouvaient en Afrique australe et constituaient bon nombre des mêmes zones qui ont également été touchées par une sécheresse prolongée en 2014-2016». Le rapport qualifie l’Afrique de «point chaud» d’exposition et de vulnérabilité à la variabilité climatique et aux effets du changement ».
Nous le savions déjà, l’Afrique du Sud est parmi les 30 pays les plus stressés en eau au monde. Depuis le début des années 2010, le pays est pris au piège d’une série de sécheresses de plusieurs années, exacerbées par une planète qui chauffe rapidement ainsi que par les effets à long terme d’El Niño. Les températures moyennes pour la période 2010-2020 ont été les plus élevées jamais enregistrées – et cela se traduit par de réels problèmes pour toutes les communautés.
Lorsque les médias locaux et internationaux se sont concentrés sur le «Day Zero» de Cape Town, il y a quelques années, très peu de choses ont été rapportées sur la dévastation en cours dans les communautés agricoles. Maintenant, le cauchemar se révèle lentement. Selon les cartes satellites capturées par l’indice de végétation par différence normalisée de la National Aeronautics and Space Administration, qui mesure la façon dont les plantes absorbent la lumière, la verdure des plantes est inférieure à la normale en Afrique australe et les zones brunes sont de plus en plus grandes.
Les résultats d’une enquête publiée par Agri-SA en 2019 intitulée Rapport sur la sécheresse dans l’agriculture 2018/2019 ont révélé que la situation de l’eau était critique dans sept des neuf provinces sud-africaines – 70% des 18000 agriculteurs du groupe étaient en difficulté financièrement, et plus de 50 % exploraient la nécessité de licencier les travailleurs agricoles. Face à l’accumulation de factures et à la perspective de perdre leurs investissements, certains se suicident même.
