Il est difficile de croire que quelque chose, apparemment aussi inoffensif que les médias sociaux, puisse être extrêmement puissant et perturbateur. Il peut obliger les gens et les gouvernements à se comporter et à agir d’une manière qu’ils n’auraient pas en premier lieu. Bien que les médias sociaux soient généralement associés au divertissement, ils ont une influence profonde et persuasive sur nous tous.
En effet, les médias sociaux ont une influence forte mais subliminale sur les individus, les communautés et les pays. Alors que l’Afrique saute dans le train numérique, les médias sociaux auront une influence croissante au sein des sociétés africaines. L’Afrique bénéficiera certainement de la numérisation et des médias sociaux. Les nouvelles entreprises sortiront de son économie numérique. Cependant, le défi pour les dirigeants africains consiste à exploiter le pouvoir de la technologie et des médias sociaux, plutôt que d’être contrôlés par eux.
Les dirigeants politiques ont une énorme influence et, grâce à l’hyperconnectivité, les médias sociaux peuvent considérablement amplifier leur portée et leur impact. En janvier, lorsque le coronavirus s’est propagé dans la ville de Wuhan, le président chinois Xi Jinping a pris des mesures décisives pour arrêter la propagation du virus. Des millions de personnes dans le monde ont regardé avec admiration le flux en direct du verrouillage de la ville de Wuhan et la construction de l’hôpital de Wuhan Leishenshan de 1600 lits en dix jours. Les informations en provenance de Chine ont non seulement influencé le monde entier, mais ont également façonné la perception et les attentes du monde à l’égard du coronavirus.
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti les gouvernements mondiaux que le virus finirait par apparaître dans leurs pays. Cependant, même si l’Afrique recevait constamment des mises à jour en direct sur Internet et les médias sociaux, les avertissements du Dr Ghebreyesus n’étaient pas pris au sérieux. En effet, en janvier, l’Afrique n’a enregistré aucun cas confirmé. De même, en Europe et aux États-Unis (US), où les cas de COVID-19 étaient encore négligeables, le danger imminent semblait lointain en Chine et peu probable de se produire. Il s’agit d’un cas classique d’ignorance pluraliste, qui a abouti à une situation où on n’en a pas fait assez.