Le magazine français « Lopes » a publié un article intitulé « Ubuntu, Nationalisme Africain et Afrotopia… 9 Concepts Philosophiques Made in Africa ». Elle y interroge les principales questions débattues par les penseurs africains, notamment celles liées à l’actualité.
Ubuntu, ce concept est devenu populaire sur le continent africain, et a été popularisé par deux éminentes personnalités, Desmond Tutu (feu l’archevêque d’Afrique du Sud) et Nelson Mandela (feu le président sud-africain), jusqu’à ce qu’il soit stipulé dans la constitution du pays depuis 1994. L’ancien président américain Barack Obama y a fait référence dans un discours prononcé lors des funérailles de Mandela en 2013.
Ubuntu signifie, comme l’a expliqué Obama, que le sens complet de l’existence ne s’obtient qu’en partageant avec les autres et dans une « relation bienveillante avec eux », la multiplicité des connotations du mot « Ubuntu » explique sa diffusion hors du champ de la philosophie, et pour révéler le sens exact du mot, les commentateurs reprennent le dicton du philosophe français René Descartes, « Je doute, donc j’existe, » pour qu’il devienne comme suit : « J’existe parce que tu es » ou « nous existons ». Parce que tu existes », la racine « ubuntu » se retrouve dans la plupart des langues bantoues (une branche des langues nigérianes congolaises) et le mot est utilisé dans de nombreuses phrases sous-entendant que son statut dépend de sa relation avec les autres.
Le concept a aussi une dimension normative, puisqu’il définit l’ensemble des valeurs qui composent l’humanité humaine, à tel point que pour un penseur comme le Zimbabwéen Stanlick Samkang, « Ubuntu » définit « le souci qu’une personne porte à une autre : la bienveillance , la décence, le respect et la bienveillance dans les relations entre les personnes, c’est un code de conduite et une attitude envers les autres et envers la vie, d’autres – comme le philosophe sénégalais Slimane Bachir Diagne – insistent sur le dynamisme inhérent au concept d’Ubuntu, car cela signifie que « la réalisation de notre humanité passe par le dynamisme de la réalisation de notre humanité commune », lorsque le philosophe camerounais Fabian Ebusi Bulaga publie son livre « La crise du Montu » en 1977, il touche à une idée bien définie dans la pensée africaine (dans les langues bantoues, le mot montu signifie homme).