Les autorités ivoiriennes ont évacué environ 290 de leurs ressortissants vers la Tunisie, où de nombreux migrants d’Afrique subsaharienne ne se sentaient plus en sécurité après des déclarations du président Kais Saied, dans lesquelles il critiquait vivement l’immigration irrégulière.
L’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Tunisie, Brahim Si Savani, a indiqué que 287 personnes, dont 266 adultes et 21 enfants, ont été transportées à Abidjan dans un avion affrété par la compagnie éthiopienne.
Cela porte à 1053 le nombre de migrants de ce pays renvoyés de Tunisie depuis début mars, selon l’ambassadeur. Ils font partie des 2 896 personnes qui se sont inscrites sur les listes de l’ambassade pour un retour volontaire dans leur pays, le 21 février, Saied a vivement critiqué la présence de « hordes » d’immigrés illégaux en Tunisie, les considérant comme une source de « violences et de crimes » et dont la présence vise à « changer la composition démographique » du pays. Les migrants ont rapporté qu’après les déclarations du président Saïd, les attaques contre eux se sont multipliées et des centaines de personnes se sont précipitées vers leurs ambassades pour retourner dans leur pays d’origine, le nombre d’immigrants de nationalité ivoirienne en Tunisie est d’au moins 7 mille personnes, selon les estimations, et ils sont le plus grand nombre parmi le reste des ressortissants des pays d’Afrique subsaharienne, grâce à leur exemption de visas d’entrée.
Un bon nombre des 21 000 migrants d’Afrique subsaharienne officiellement enregistrés en Tunisie ont perdu leur emploi informel et ont dû quitter leur domicile du jour au lendemain en raison de la répression des migrants irréguliers.
La majorité des migrants africains arrivent en Tunisie et tentent ensuite de traverser irrégulièrement la Méditerranée vers les côtes européennes. La côte tunisienne se sépare de l’île italienne de Lampedusa, sur une distance estimée à environ 150 km, au moins trois accidents mortels en mer impliquant des bateaux transportant des migrants, dont un grand nombre d’Ivoiriens, ont été enregistrés depuis début mars au large des côtes orientales de la Tunisie.