Société

« Nous ne voulons plus rester en Tunisie »…Les migrants cherchent une issue aux conditions de plus en plus dégradées

« Nous n’avons nulle part où aller, ni eau ni nourriture », déclare la femme yéménite enceinte, « Nasra », et ses sept enfants se tenaient à ses côtés, elle est comme les 100 autres demandeurs d’asile qui se tiennent chaque jour devant le siège de l’Organisation internationale pour les migrations en Tunisie, espérant une solution à leur crise, Nasra Mohamed (27 ans) vit avec son mari et leurs sept enfants dans une tente qu’ils ont installée avec l’aide de bénévoles devant le siège du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans la région de Beheira de la capitale tunisienne.

Le cas de Nasra est similaire à celui d’autres réfugiés venant d’une quinzaine de pays, la plupart originaires de pays subsahariens, qui demandent au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés de les évacuer de Tunisie « vers un pays sûr », ils ont été dispersés lors d’une intervention musclée des forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogène, et certaines de leurs tentes ont été démontées par une équipe de la municipalité, des dizaines d’entre eux ont également été interpellés, selon le ministère tunisien de l’Intérieur, mardi, récemment, les conditions des demandeurs d’asile en attente de régularisation en Tunisie se sont détériorées, notamment à la suite d’un discours qualifié de « haine » par le président Kais Saied le 21 février, dans lequel il critiquait l’immigration clandestine et la forte présence de migrants des pays subsahariens dans le pays, Saied a dénoncé ce qu’il considérait comme l’arrivée de « hordes d’immigrants » en provenance des pays d’Afrique subsaharienne dans le cadre d’un complot visant à « changer la composition démographique » de son pays, qui a conduit à une campagne contre les immigrés résidant illégalement dans le pays.

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À la suite de ces déclarations, des centaines d’immigrés se sont retrouvés devant les ambassades de leur pays, réclamant leur expulsion. Un grand nombre d’entre eux ont été renvoyés dans leur pays, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Guinée et au Mali, les tentatives pour rejoindre l’Europe se terminent parfois par la noyade

En revanche, d’autres ont poursuivi leurs tentatives de traversée de la Méditerranée dans des opérations d’immigration clandestine vers les côtes européennes, qui se sont parfois soldées par des accidents de noyade, et des dizaines d’entre eux sont morts.

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