Des experts de l’ONU se sont dits préoccupés par le traitement discriminatoire présumé en Tunisie des migrants d’Afrique subsaharienne et ont exhorté les autorités à prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux expulsions massives et protéger les droits de tous les migrants, dans un communiqué publié mardi soir, les experts indépendants ont confirmé que les expulsions collectives sont interdites par le droit international et ont ajouté : « Expulser des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile sans une évaluation individuelle et objective de leurs risques d’atteintes aux droits humains à leur retour revient à refoulement, qui est interdit par le droit international des droits de l’homme.
Les experts avaient contacté le gouvernement tunisien en mars pour exprimer leur inquiétude face aux informations selon lesquelles des migrants d’Afrique subsaharienne feraient l’objet d’expulsions massives, ainsi que de violences et de discours de haine raciste, notamment de la part des hauts dirigeants et des forces de l’ordre du pays, dans ce contexte, les experts ont appelé dans leur déclaration : « Les autorités à arrêter immédiatement toute nouvelle expulsion et à poursuivre et étendre l’accès humanitaire à une zone dangereuse à la frontière tuniso-libyenne où de nombreux [migrants] ont déjà été expulsés, y compris des femmes enceintes. et les enfants », les experts ont souligné que cibler les migrants et les demandeurs d’asile sur la base de leur couleur de peau viole l’interdiction de la discrimination raciale en vertu du droit international. Ils se sont déclarés gravement préoccupés par les informations selon lesquelles des migrants auraient été victimes d’actes de violence à Sfax, notamment de la part des forces de l’ordre, et ont mis en garde contre les conséquences de la propagation de discours de haine raciste.
Les experts de l’ONU ont appelé le gouvernement tunisien à prendre des mesures immédiates pour mettre fin au discours de haine raciste dans le pays, protéger les migrants d’Afrique subsaharienne de la violence, enquêter sur les actes de violence signalés et garantir l’accès à la justice et aux recours pour les victimes, et le ministère libyen de l’Intérieur a annoncé lundi avoir « documenté des expulsions (de citoyens de pays d’Afrique subsaharienne) par les autorités tunisiennes vers les frontières libyennes ».