Les Nations Unies ont annoncé samedi que le Soudan avait besoin de 150 millions de dollars pour sauver la vie de milliers de réfugiés, qui affluent dans ses frontières depuis la région éthiopienne du Tigré, où de féroces batailles se déroulent entre les autorités régionales et l’armée fédérale.
Filippo Grandi, président du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré vendredi dans un tweet sur « Twitter », lors d’une visite au camp d’Umm Rakuba dans l’est du Soudan, que « le Soudan a besoin de 150 millions de dollars pour une période de 6 mois pour fournir de l’eau, des abris et des services de santé à ces réfugiés », en indiquant que le passage quotidien est de 500 à 600 réfugiés à travers les frontières entre les deux pays, notant que le nombre «n’est pas faible et qu’il pourrait provoquer l’effondrement d’un pays riche».
Grandi a exprimé sa préoccupation quant au sort de dizaines de milliers de réfugiés érythréens qui vivent en Éthiopie depuis des décennies, appelant le gouvernement éthiopien à «permettre aux Nations Unies de les atteindre».
La région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, a été le théâtre de batailles féroces depuis que le Premier Ministre Abiy Ahmed a lancé une opération militaire le 4 novembre.
Le Soudan tente de fournir une assistance et un soutien pour faire face à l’afflux massif de réfugiés, alors que ses citoyens souffrent d’une crise économique profonde, car environ 65% de la population soudanaise de 42 millions de personnes vit en dessous du seuil de pauvreté, selon les données gouvernementales.
Le Soudan est dans une phase de transition depuis l’éviction du président Omar el-Béchir en avril 2019, après des manifestations populaires sans précédent contre son régime en raison des conditions économiques.