« Jeunes ou vieux, ils viennent tous ici », s’enthousiasme cette élégante femme de 37 ans en redingote vert forêt sur une robe bordeaux, depuis plus de dix ans, elle gère cette boutique de location de robes de mariée depuis sa camionnette rouillée à toit blanc, offrant aux fiancées dans le besoin non seulement des robes en dentelle blanche mais aussi des bouquets, des décorations et des services rapides de maquillage et de coiffure, jusqu’à six clients viennent chaque matin se préparer avant d’accompagner leur futur marié au tribunal », explique-t-elle en examinant une rangée de robes blanches suspendues à une tringle, la plupart d’entre elles viennent avant le grand jour choisir une robe, la faire laver et ajuster. Les robes viennent toutes de Chine.
Le plus populaire est long, orné de strass. Cela ne dévoile pas grand-chose et évite les regards désagréables de la belle-famille », explique la commerçante, Gloria Mutero, 45 ans, a épousé son mari lors d’une cérémonie traditionnelle il y a onze ans. Elle souhaite désormais régulariser son état civil, pour des raisons financières. Mais sans laisser une fortune derrière soi, inutile de se ruiner pour une tenue qu’elle va porter pendant « trois ou quatre heures », estime la pragmatique maman d’un enfant. « J’aime celui-ci », poursuit-elle. « Ça fait l’affaire et son prix est correct », « Si je négocie dur, peut-être qu’ils me le donneront pour 50 dollars » (46 euros), tente cette femme potelée au sourire enjoué, en regardant vers le patron et ses assistants, la caravane de Daphné Siwardi est l’une des trois, garées sur le parking en terre battue du côté du palais de justice, à proximité de quelques arbres, qui offrent les mêmes services express aux mariées.
A l’intérieur, à côté des fleurs et des tenues, un petit lit et un bureau en bois font office de coin maquillage et coiffure, veuve et ancienne enseignante, Daphné Siwardi, au large sourire, est dans le métier depuis quinze ans. Un véritable « coup de coeur », ses clients en font rapidement leur confidente, notamment « ceux qui sont pressés », « Parfois, ils m’appellent un mois plus tard. Pour me dire ‘je veux déjà divorcer' », confie-t-elle en éclatant de rire.