En Algérie, la question du sans-abrisme demeure une préoccupation brûlante que les autorités compétentes n’ont jusqu’à présent pas réussi à résoudre. Cette situation s’inscrit dans la continuité de nombreux problèmes graves qui affectent la vie quotidienne des citoyens, qu’il s’agisse de l’accès à l’eau, à l’électricité, à un logement décent pour les familles algériennes, à l’emploi, aux soins de santé ou à l’éducation. En effet, la détérioration de multiples aspects de la vie sociale et économique contraint de nombreux citoyens, hommes et femmes, à se retrouver sans abri, entraînant des vies de misère dans les rues et la prolifération d’enfants abandonnés errant dans nos villes.
Le besoin criant d’un logement décent est une demande unanime de la part de tous les citoyens algériens. Bien que les voix de ces manifestants résonnent avec force, de nombreux citoyens défavorisés ne trouvent refuge dans la rue qu’après avoir été poussés par les conditions de vie difficiles. « Personne ne choisit de vivre ainsi », déclare un sans-abri, exprimant ainsi le sentiment collectif de ceux qui se trouvent dans cette situation.
Partout où vous allez, vous ne pouvez pas manquer de remarquer des personnes sans abri, que ce soit dans les ruelles étroites de Bab Al-Wadi, en plein cœur de la capitale algérienne, où des centaines de sans-abri ont trouvé refuge, ou près de la place des Martyrs, à proximité du Théâtre National, où de nombreux autres cherchent un abri sous les arches de la place ou sur les trottoirs.
La nuit, des familles entières se couchent à même le sol, partageant ce que des âmes charitables leur offrent ou fouillant les poubelles pour trouver de quoi se nourrir. Une femme, qui réservait un coin pour elle et ses enfants, partage son histoire : « Ma famille m’a chassée après mon divorce lorsque je suis revenue chez eux avec trois enfants. Mon seul espoir est de trouver un abri pour nous. » D’autres font part de leurs préoccupations concernant les agressions dont ils sont victimes de la part de prédateurs humains qui harcèlent régulièrement les sans-abri, sans distinction de sexe ou d’âge. Les femmes, les enfants, les personnes âgées et même les hommes sont vulnérables face à cette menace constante.
Toutes ces tragédies et ces vies brisées suscitent un mépris total de la part du gouvernement dirigé par le régime en place. Ce dernier organise de temps à autre des campagnes visant à « nettoyer » les quartiers et les villes des sans-abri, hommes et femmes, en les jetant en prison ou dans des centres de détention, sous prétexte de préserver la réputation de l’Algérie et l’image de ses grandes wilayas. Une politique qui semble toutefois ignorer la souffrance humaine au cœur de cette crise.