Au Sénégal, les sachets d’eau font désormais partie intégrante de la vie. Ils contribuent également de manière importante aux déchets plastiques qui endommagent les rues et les côtes de ce pays d’Afrique de l’Ouest, « J’ai des réservoirs de deux mille litres, ce qui veut dire que les deux réservoirs contiennent deux mille litres. Après, il y a une pompe, la pompe qui aspire l’eau vers la machine à travers ces filtres que vous voyez. Il y a trois filtres et un filtre à charbon. Le filtre filtre l’eau et le charbon améliore le goût », explique Amadou Diallo, fabricant de sachets d’eau.
Pratiques, faciles à acheter dans les magasins ou chez les marchands ambulants, et moins chers que les bouteilles d’eau, les sachets sont une alternative à l’eau du robinet, que certains citoyens jugent non filtrée, « En ce moment, je préfère boire des sachets d’eau car je ne fais plus confiance à la qualité de l’eau du robinet, qui n’est pas bien filtrée. On voit souvent des débris dans l’eau du robinet, donc les sachets sont plus sains et plus accessibles », partage Moustapha, détaillant, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, plus de 250 000 tonnes de plastique sont jetées chaque année, tandis que seulement 30 000 tonnes environ sont recyclées, selon un rapport du ministère de l’Urbanisme, « Avant, on se souciait des déchets, mais maintenant ce sont les sacs d’eau qui nous envahissent le plus et forment le décor au bord de la plage », déplore Pape Diop, responsable d’une association de protection de l’environnement.
Les sachets d’eau mettent 400 ans à se décomposer en microplastiques, selon Adams Tidjanis, professeur d’études environnementales dans une université privée de Dakar, « Ce microplastique (généré par les sachets plastiques dégradés, ndlr) peut être ingéré par des animaux errants ou encore des moutons et des bovins trouvés dans la nature, ainsi que par des poissons. Et depuis quelques temps on se rend compte qu’on mangeait du microplastique provenant de le poisson, la viande, etc. Ainsi, ce qui était autrefois un défi environnemental – les sacs en plastique dans la nature – est désormais devenu un défi sanitaire », a expliqué le professeur Tidjanis.