Alors que Younousse Diop n’avait que 13 ans, il a dit au revoir à sa famille au Sénégal et est monté à bord d’un bateau bondé à destination des îles Canaries espagnoles, faisant partie de l’afflux de migrants vers l’archipel atlantique, « Nous étions 110. C’était l’enfer. Les nuits sont dures, les journées sont dures », raconte à l’AFP le trentenaire sur l’île de Tenerife, où il est arrivé en 2006, « Vous montez à bord du bateau et la première chose à laquelle vous pensez, c’est la mort, la peur de mourir. Vous quittez votre famille et vous pensez : ‘est-ce que je vais mourir ou arriver » ?
Aujourd’hui, Diop est entraîneur dans un programme qui utilise le football pour aider les mineurs migrants qui, comme lui, sont arrivés dans l’archipel sans leurs parents, à surmonter l’épreuve de leur périlleuse traversée maritime et à s’intégrer dans la société espagnole, géré par le CD Tenerife, un club de football qui joue en deuxième division espagnole, et l’Université de La Laguna, le programme propose des séances de formation hebdomadaires à des dizaines de mineurs non accompagnés originaires de pays comme le Sénégal, le Maroc et le Mali depuis son lancement en 2021, Diop a rejoint l’équipe de jeunes du CD Tenerife après que ses compétences ont été repérées lors d’un match au centre d’accueil des migrants où il séjournait, puis a joué pour des clubs de troisième et quatrième division espagnole, lors des séances de formation du programme, il a déclaré qu’il encourageait les mineurs à réaliser leurs rêves, qu’il s’agisse de devenir footballeur ou mécanicien.
« Ce dont ils ont besoin avant tout, c’est d’être entendus, qu’on leur prenne la main et qu’on les regarde. Ils ont besoin d’affection, d’un psychologue et de reprendre rapidement contact avec leur famille », a-t-il ajouté, plus de 23 000 migrants ont atteint les îles Canaries jusqu’à présent cette année, soit une augmentation de 80 pour cent par rapport à la même période de l’année dernière, selon les données du ministère de l’Intérieur.
