La junte nigérienne affirme avoir abrogé une loi anti-immigration qui contribuait à limiter le flux d’Africains de l’Ouest vers l’Europe, mais les habitants du Sahara dont l’économie dépend depuis longtemps du trafic la critiquent, la junte militaire du Niger, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en juillet, a abrogé la loi samedi et l’a annoncée lundi soir à la télévision d’État.
Le conseil militaire réévalue ses relations avec ses anciens alliés occidentaux, qui ont condamné le coup d’État, et cherche à rallier des soutiens dans le pays, y compris dans les communautés sahraouies du nord qui ont le plus bénéficié de la migration, la loi, qui rend illégal le transport de migrants à travers le Niger, a été adoptée en mai 2015 alors que le nombre de personnes traversant la Méditerranée depuis l’Afrique atteignait des niveaux records, créant une crise politique en Europe alors que les gouvernements étaient sous pression pour mettre fin à cette migration, le nombre de migrants transitant par le Niger, un important pays de transit situé à la pointe sud du Sahara, a fortement diminué au fil des années en raison de cette loi, mais le changement a vidé les forces vives des villes et des villages qui nourrissaient et abritaient autrefois les migrants.
En revanche, l’Union européenne a lancé un Fonds fiduciaire pour l’Afrique de 5 milliards d’euros en 2015, visant à éliminer les causes profondes de la migration, mais beaucoup ont estimé que cela n’était pas suffisant. Les taux de chômage ont augmenté dans des endroits comme l’ancienne ville d’Agadez, une porte d’entrée populaire vers le Sahara. On ne sait pas encore clairement comment les dirigeants européens ont reçu cette nouvelle, ni son impact sur la migration vers l’Europe, les analystes estiment que cette décision indique que le conseil militaire affirme son autorité au mépris de la pression internationale. Le Niger aurait reçu environ 1,9 milliard de dollars (1,5 milliard de livres sterling) d’aide liée à la migration entre 2015 et 2022.