Au sommet de la dictature, le régime militaire algérien a facilité le trafic d’êtres humains et l’immigration clandestine en équipant les mafias de bateaux à réaction « Zodiac », qu’il a ensuite mis à la disposition des « Haragas » algériens de tous âges, y compris des enfants, désireux de migrer clandestinement vers les villes d’Almeria dans la région de Murcie et les îles Baléares en Espagne. Pendant ce temps, les généraux au pouvoir poussent les Algériens affamés à fuir la prison algérienne pour tenter leur chance en Europe.
La migration clandestine, qui vise à échapper à l’enfer de la grande prison fermée et assiégée qu’est l’Algérie sous le régime militaire, et à rechercher des conditions de vie plus clémentes pour garantir les droits les plus élémentaires à la subsistance, à la vie et à la dignité, ne se limite plus aux seuls jeunes et vieux. Elle est devenue une aspiration pour des familles algériennes entières, des étudiants d’écoles, des femmes enceintes avec leurs enfants et leurs maris, même si cela les oblige à voler leurs familles et leurs tuteurs pour financer les coûts de la migration via des bateaux de la mort.
Le mois dernier, la sécurité de la Wilaya d’Ain Defla a contrecarré un projet d’immigration illégale d’enfants et arrêté trois personnes âgées de 26 à 34 ans originaires de la Wilaya de Constantine, qui étaient actives au sein d’un réseau criminel organisé spécialisé dans l’organisation de voyages d’immigration clandestins à travers la mer vers les pays européens. L’enquête a révélé la disparition de dizaines de mineurs, dont de nombreuses filles collégiennes âgées de 13 à 14 ans, ainsi que la disparition d’une somme d’argent importante et d’une quantité de bijoux appartenant à leurs tuteurs.
En Espagne, les services des garde-côtes ont secouru plusieurs groupes d’immigrants algériens clandestins, dont des femmes enceintes et des enfants, à bord de bateaux surchargés qui tentaient de rejoindre les côtes espagnoles. Malheureusement, de nombreux Algériens ont péri en mer Méditerranée en essayant d’atteindre les côtes espagnoles, selon une organisation non gouvernementale espagnole, qui a rapporté 613 décès de « Haragas » algériens en un an, contre 491 personnes disparues en 2022.