Dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, où le conflit menace le présent et l’avenir, la tragédie des déplacés augmente avec l’arrivée de l’été, même les feuilles des arbres qui servaient de nourriture aux enfants sont devenues inaccessibles, les laissant face à une mort certaine de faim, le coordinateur général des camps de déplacés et de réfugiés au Darfour, Yacoub Mohammed Abdullah Fawry, dans une interview à Anadolu, décrit la situation comme » tragique », car avec l’absence d’assistance internationale et l’incapacité des femmes à quitter les camps pour apporter de la nourriture par peur du viol, le danger pour la vie des enfants augmente de façon effrayante.
« Même les feuilles des arbres ont disparu et les criquets ne sont plus là pour satisfaire la faim des enfants dans les camps de déplacés au Darfour », explique Fawry, qui se trouve dans le camp de Kalma dans la ville de Nyala, dans l’État du Darfour méridional, « Les femmes apportaient les feuilles des arbres, en particulier les lalob (Heglig), et les mettaient sur le feu pour faire de la soupe pour les enfants, et elles attrapaient aussi des criquets pour les manger, et tout cela est maintenant inexistant », ajoute-t-il, expliquant, selon Fawzi, les femmes du camp de « Kalma » et d’autres camps de personnes déplacées au Darfour ne sortent plus des camps par crainte d’être violées, ainsi que les hommes qui pourraient être tués en raison de la mauvaise situation sécuritaire après le départ de la mission hybride ONU-Union africaine (MINUAD) du Darfour, il n’est donc même plus possible de fournir des feuilles ou des criquets.
« Maintenant, les gens commencent à mourir de faim », a poursuivi Fawzi, sans fournir de statistiques à cet égard, il a ajouté: « Les Nations Unies sont absentes au Darfour maintenant, et nous avons refusé la sortie des forces de la MINUAD, mais personne ne nous a répondu, ni les pays du monde, ni l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme.