Quelque cinq ans après son introduction au Congo, l’art martial hapkido attire de nombreuses adolescentes à venir s’entraîner dans un centre de la ville de Pointe-Noire, « Bien qu’il y ait plusieurs arts martiaux dans notre pays, il y a aussi le hapkido. Il y a toujours des différences, mais quiconque a vu la pratique de l’hapkido s’y intéresse”, a déclaré l’entraîneur Armel Matanzala, pour le groupe de jeunes filles en formation au Centre de Référence, la question est avant tout une question de sécurité, compte tenu de la montée en puissance des soi-disant « bébés noirs ».
Ce sont des gangs qui commettent des viols, des meurtres et de nombreux autres crimes dans les grandes villes congolaises, notamment Brazzaville et Pointe-Noire, et les filles font partie de leurs cibles privilégiées, « Je pratique l’hapkido d’abord pour savoir comment me défendre, surtout avec les situations qui se passent aujourd’hui, les agressions de bébés noirs, et parce que les filles sont devenues des cibles faciles”, a déclaré l’apprentie Séphora Zefo, l’une de ses camarades de classe, Sophia Kangou, a commencé à s’entraîner au centre après avoir été victime de harcèlement verbal et physique de la part d’hommes à plusieurs reprises, « Surtout, je ne savais pas comment me défendre contre eux. Mais aujourd’hui je peux dire que l’hapkido m’a beaucoup aidé, car au moins je sais contrôler les gens qui viennent m’attaquer », Kangou a déclaré que la légitime défense qu’elle a apprise l’a déjà aidée à se sortir des ennuis lorsqu’elle a été harcelée par un homme à un arrêt de bus.
« Je ne sais pas s’il me courtisait. Mais je n’ai prêté aucune attention à ce qu’il voulait. Alors il m’a tenu la main et m’a attrapée très fort”, a-t-elle déclaré, grâce à son entraînement, elle s’est mise dans une position défensive qui lui a permis de détacher sa main et de s’enfuir.
À partir de maintenant, quiconque ose créer des ennuis avec ces filles est voué à se retrouver dans une situation pire.
