La trilogie de l’artiste brésilienne Aline Motta, « Si la Mer avait des Balcons, des Ponts Sur l’Abîme et d’autres Fondations », est actuellement exposée au débarcadère de l’île de Gorée. L’exposition, intitulée « Brésil et Afrique, une histoire partagée », plonge dans le passé colonial partagé par des Afro-descendants comme l’artiste elle-même, les récits visuels explorent les racines de Motta, avec des œuvres telles que « Natural Daughter », qui combine des images historiques et contemporaines prises dans la même plantation à 200 ans d’intervalle.
Cette pièce représente Claudia Mamédé, une Afro-descendante vivant aujourd’hui sur la plantation, qui prend symboliquement la place à la fois de la fille du maître et de l’esclave, tenant une cage avec une grille partiellement ouverte, la commissaire de l’exposition Aude Leveau Mac Elhone explique : » La cage peut métaphoriquement soulever la question: dans quelle mesure les Afro-descendants sont-ils vraiment libres » ?
L’exposition aborde les conséquences contemporaines de la traite négrière transatlantique et de la colonisation, invitant à la réflexion sur nos identités, notre relation avec le passé et notre présence dans le monde d’aujourd’hui, Cindy Teme, une touriste belge d’origine congolaise, trouve l’exposition poignante, soulignant son importance pour les Afro-descendants et la diaspora africaine au sens large.
L’île mémorielle de Gorée, avec son importance historique, sert de toile de fond puissante à ces œuvres créées sur trois continents. L’eau, symbole des liens transatlantiques et de la guérison, est un thème récurrent, initialement prévue pour faire partie de la Biennale de Dakar, l’exposition a été reportée au mois de novembre. Pendant ce temps, les visiteurs de l’île de Gorée peuvent découvrir les photographies évocatrices d’Aline Motta.
