Société

« Nous connaissons les tactiques qu’ils utilisent » : les braconniers sont devenus les gardes-chasse du Kenya

Sous la canopée dense de séquoias, un groupe en uniforme flanqué d’hommes armés marche silencieusement à travers le fourré, évitant les orties envahissantes qui se répandent sur le sentier étroit avec une habileté impressionnante, « Arrêt! » » murmure Wilson Gioko, le chef d’équipe, en désignant un tas de crottes fraîches. Les autres hommes se figent et regardent autour d’eux, observant attentivement leur environnement, un fort son de trompette venant des profondeurs de la forêt confirme les soupçons de Gioko : il y a un troupeau d’éléphants sauvages à proximité. « Il ne faut pas les déranger », dit-il en guidant le groupe dans l’autre sens.

Pour l’Aberdare Joint Surveillance Unit (AJSU), chaque jour d’une mission de patrouille implique des rencontres comme celle-ci. De l’aube au crépuscule, ce groupe patrouille dans les forêts du parc national d’Aberdare, au centre du Kenya, à la recherche de preuves de braconnage et d’exploitation forestière illégale, le parc couvre une superficie de 767 kilomètres carrés (296 miles carrés) et comprend une gamme de paysages : montagnes, landes et forêts tropicales. Le rhinocéros noir et le bongo de montagne sont les espèces les plus menacées ici, mais les antilopes et les buffles sont tout aussi populaires auprès des braconniers à la recherche de viande de brousse à vendre.

Leur travail demande de l’engagement – ​​les missions durent 14 jours et 14 nuits à la fois – après quoi ils n’ont que trois ou quatre jours de congé, les principaux membres de l’unité, les éclaireurs de l’AJSU, ne portent pas d’armes à feu mais ils sont accompagnés à tout moment par quatre rangers armés du Kenya Wildlife Service et du Kenya Forest Service – des agences gouvernementales consacrées respectivement à la conservation de la faune et à la gestion des forêts.

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Les rangers armés assurent la sécurité contre les braconniers (chaque année, environ 150 rangers dans le monde meurent alors qu’ils sont en service, selon la Thin Green Line Foundation, une organisation caritative britannique qui soutient les rangers). Les éclaireurs fournissent la connaissance approfondie de la forêt dont ils ont besoin pour patrouiller, ils connaissent également intimement la communauté qui vit autour et comprennent les techniques privilégiées par les braconniers.

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