Le parlement gambien a rejeté lundi un projet de loi qui aurait mis fin à l’interdiction des mutilations génitales féminines, après que les législateurs ont rejeté toutes les clauses du projet de loi, « L’interdiction des MGF est toujours fermement maintenue en Gambie », a déclaré le ministère de l’Information dans un communiqué après le vote. « Le gouvernement reste ferme dans sa détermination à éliminer cette pratique néfaste », le projet de loi visant à annuler l’interdiction a déclenché pour la première fois dans ce pays d’Afrique de l’Ouest un débat public sur les mutilations génitales féminines, qui a divisé les villages, les familles et le Parlement.
Le député qui a présenté la proposition au Parlement, Almaneh Gibba, a déclaré qu’il défendait les prérogatives culturelles et religieuses dans ce pays à majorité musulmane où les MGF sont répandue et profondément enracinées. De nombreux érudits islamiques contestent ses arguments, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que les MGF n’ont aucun effet bénéfique sur la santé et peuvent entraîner des saignements excessifs, des chocs, des problèmes psychologiques et même la mort, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué la décision du Parlement dans une déclaration conjointe avec des représentants de haut niveau des Nations Unies, « La fragilité des progrès accomplis pour mettre fin aux MGF ne peut être sous-estimée. Les atteintes aux droits des femmes et des filles dans les pays du monde entier signifient que des acquis durement acquis risquent d’être perdus », indique le communiqué.
Le projet de loi avait été adopté en deuxième lecture en mars, avec seulement cinq députés sur 53 votant contre, ce qui a fait craindre aux défenseurs des droits de l’homme que la Gambie devienne la première à revenir sur l’interdiction de cette pratique, mais après avoir tenu des semaines d’audiences publiques, les commissions parlementaires de la santé et de l’égalité des sexes ont présenté le 8 juillet un rapport conjoint recommandant que la Gambie maintienne l’interdiction.