Société

L’histoire des femmes de la forêt sacrée qui « appellent le ciel » pour résoudre les crises du Sénégal

« Plusieurs hommes non armés étaient sur le point d’être massacrés dans un village de Casamance, mais une force surnaturelle est rapidement intervenue et a mis entre leurs mains des munitions et des armes, grâce à des efforts mystiques inexplicables », cette force spirituelle – qui a permis à François Mendy d’obtenir son baccalauréat et qui le qualifie aujourd’hui pour entrer dans l’armée – est possédée par les femmes de la Forêt Sacrée située à la périphérie de Ziguinchor, la capitale de la Casamance, au sud du Sénégal, au cœur de la forêt de Dialan Bantang, Mary Rosalie Colley se livre à des activités spirituelles polyvalentes, accomplissant des rituels pour les morts, bénissant les mariages et travaillant sans relâche pour la sécurité et la paix.

Depuis l’intérieur d’un temple en bois recouvert de paille, la reine de la jungle, Mary Rosalie, a parlé de son contact avec les esprits, de sa capacité à soigner les malades et de son interruption pour parvenir à la paix et à la stabilité dans le pays, Rosalie est l’une des femmes des forêts sacrées de la Casamance, où les communautés s’accrochent à des héritages religieux et folkloriques séculaires, selon la tradition sénégalaise, les dames de la forêt sacrée se consacrent entièrement à de nobles missions spirituelles, et n’apparaissent dans la sphère publique qu’à des moments charnières de l’histoire, comme la propagation des épidémies et les conflits sociétaux, le professeur d’histoire à la retraite Banta Lamine Jakho a déclaré que les forêts sacrées représentent d’anciens espaces sociaux et spirituels remontant à l’époque précoloniale.

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Ces espaces servaient de centres d’indépendance pour les femmes, leur donnant pouvoir et influence dans des sociétés à dominante patriarcale, et constituaient des « archives vivantes » dans lesquelles les traditions orales et les savoirs étaient préservés, selon la professeure d’histoire, ce qui distingue ces femmes, c’est « leur flexibilité et leur adaptation aux transformations majeures du Sénégal, telles que la diffusion des religions monothéistes, le colonialisme et la modernité ».

Dans cet espace naturel, les « gardiens du savoir » pratiquent leurs rituels de prières, de chants, de danses et d’offrandes de sacrifices.

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