Le Tchad a accueilli plus de 700 000 réfugiés soudanais fuyant le conflit et la faim dans leur pays. En octobre 2023, environ 60 000 d’entre eux sont arrivés au Tchad après l’escalade des combats au Darfour et le retrait des eaux de crue qui ont balayé la région. Il s’agit de la plus grande vague de réfugiés de l’histoire du Tchad, puisque le nombre de réfugiés soudanais y a dépassé 1,1 million, 90 % des nouveaux réfugiés, femmes et enfants, sont arrivés dans des circonstances très difficiles, emportant peu de biens, mais souffrant des effets de la violence à laquelle ils ont été exposés ou dont ils ont été témoins.
71 % des réfugiés ont également déclaré avoir été exposés à des violations des droits humains alors qu’ils fuyaient le Soudan, comme ce fut le cas pour Amal, 17 ans, qui a été blessée par trois coups de feu et sa sœur a été tuée devant elle, la ville d’Adre est passée d’une petite ville frontalière de 40 000 habitants à un refuge pour 230 000 réfugiés soudanais, ce qui exerce une pression énorme sur les ressources et services de base, malgré les efforts humanitaires en cours, la situation souffre d’un grave manque de financement, puisque seulement 36 % de l’appel du Fonds des Nations Unies pour la population pour 2024, qui prévoit 23,6 millions de dollars, a été financé. Cette pénurie a entraîné un manque de fournitures médicales pour des accouchements sans risque et un déclin des services de soutien aux survivantes de violences sexuelles.
Le camp de Farchana a été ouvert en 2004 pour accueillir les réfugiés fuyant le conflit au Soudan. Elle souffre désormais d’une grave surpopulation et d’un manque d’infrastructures et de services de santé, malgré les efforts déployés, la situation sanitaire dans le camp reste mauvaise, car il n’y a ni hôpital ni moyen de transport pour les cas d’urgence, ce qui constitue une menace mortelle pour les femmes enceintes confrontées à des complications lors de l’accouchement.
