Ces derniers jours, Gregorio Almeida, cinéaste et éducateur brésilien, a exploré le Bénin. Son voyage l’a mené du Musée des esclaves d’Ouidah à la Porte du non-retour, alors qu’il cherchait à mieux comprendre le vaudou, une religion souvent associée au danger et à la superstition, dans un pays où le vaudou a été mal compris pendant des siècles, Almeida est déterminé à se forger sa propre vision de la foi, « Je suis venu ici pour en apprendre davantage sur le vaudou, car au Brésil, il y a toujours une idée fausse sur ce qu’est le vaudou », explique Almeida. « Au Brésil, nous ne connaissons pas vraiment le vaudou. Bien sûr, nous savons que nous sommes d’origine africaine par la religion, mais nous n’en savons pas beaucoup plus que cela. C’est pourquoi j’ai appris à mieux le comprendre. J’étais à Abomey Calavi pour en parler à un dignitaire vaudou. Au Brésil, nous considérons le vaudou comme un fétiche, essentiellement de la sorcellerie, mais ici je commence à comprendre la philosophie qui se cache derrière tout cela ».
La visite d’Almeida coïncide avec les Journées du vaudou au Bénin, une célébration annuelle dédiée à la riche histoire du vaudou, une religion qui s’est répandue dans le monde entier, notamment en Amérique latine et dans les Caraïbes lors de la traite transatlantique des esclaves. Pour beaucoup de Béninois, ces journées ne se limitent pas à célébrer le vaudou, mais visent également à corriger les injustices historiques subies par leurs ancêtres africains, pour Guy Georges Assogba, secrétaire général du Programme de tourisme de masse des Afro-descendants, ces festivités constituent une étape importante vers la guérison. « C’est déjà une injustice qui doit être réparée », explique Assogba. « La première réparation consiste à permettre aux gens de revenir à leurs racines. Ils ont été arrachés à leur terre, volés, puis abandonnés comme des âmes sans étiquette. Nos pays, les pays d’origine, doivent œuvrer, comme le fait le Bénin, pour reconnecter ces ancêtres perdus à leur terre d’origine ».
Le Bénin célèbre le vaudou pour reconquérir son identité culturelle
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