Le premier jour du ramadan à Khartoum n’a pas été comme les Soudanais y étaient habitués ces dernières années, certains quartiers étant devenus des scènes de chaos, après que des groupes armés connus localement sous le nom de « Shafshafa » ont lancé une vague de pillages qui n’ont même pas épargné les repas d’iftar préparés pour le jeûne, aux premières heures de la matinée, les équipes d’urgence de Khartoum se sont mobilisées pour sécuriser l’arrivée des vivres des marchés vers les cuisines collectives, gérées par des bénévoles dans le but de fournir des petits déjeuners aux personnes dans le besoin. Mais la route était semée d’embûches, des groupes armés s’étant déployés dans les rues, interceptant les passants et pillant tout ce qu’ils pouvaient récupérer, y compris un demi-kilo de riz qu’une mère transportait pour préparer le petit-déjeuner de ses enfants.
Bien que les volontaires aient réussi à trouver un itinéraire sûr pour transporter les vivres, les gangs ont rapidement pris pour cible « Oncle Ahmed », un conducteur de charrette tirée par un âne chargé de livrer les vivres de la première semaine du ramadan aux familles nécessiteuses. Il a été dépouillé et des dizaines de familles ont perdu leur premier repas du mois sacré, malgré les risques sécuritaires croissants, les volontaires continuent de chercher des itinéraires alternatifs pour acheminer l’aide alimentaire, dans un contexte de solidarité populaire généralisée sur les réseaux sociaux sous des hashtags tels que #ProtectVolunteers et #RightToLife, dans le but d’attirer l’attention sur l’aggravation de la crise humanitaire dans la capitale soudanaise.
À l’heure où le repas de l’Iftar se transforme en une scène quotidienne de lutte contre la faim et le chaos, la solidarité sociale reste inébranlable face aux défis, confirmant que l’esprit du Ramadan est toujours présent, malgré les circonstances difficiles.
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