La Cour suprême italienne a décidé que le gouvernement devait verser une compensation financière aux migrants en situation irrégulière détenus dans des conditions illégales, une décision sans précédent en Europe, la décision, qui a suscité des réactions mitigées, a été décrite comme une victoire pour les droits de l’homme, mais elle représente également un défi majeur pour le gouvernement de droite dirigé par Giorgia Meloni, qui a fait de la politique de lutte contre l’immigration irrégulière une pierre angulaire de son programme politique, selon l’agence de presse italienne ANSA, la Cour suprême italienne a rendu sa décision le 7 mars, considérant que la détention de certains migrants sans procédures légales appropriées et dans des conditions inhumaines viole les lois locales et internationales, ce qui exige qu’ils soient indemnisés financièrement.
Cette décision fait suite aux plaintes déposées par des migrants détenus pendant de longues périodes sans procès ou placés dans des centres de détention qui ne répondent pas aux normes humaines, l’un des cas les plus marquants sur lesquels se fonde la décision est un incident survenu en août 2018, lorsque les garde-côtes italiens ont secouru 190 migrants dans la mer Méditerranée près de l’île de Lampedusa, pour la plupart érythréens, selon InfoMigrants, seulement 13 personnes ont été autorisées à débarquer sur l’île pour des raisons médicales, tandis que 177 autres ont été contraintes de rester à bord du Diciotti pendant 10 jours, sur ordre du ministre de l’Intérieur de l’époque, Matteo Salvini, durant cette période, les migrants n’ont pas été autorisés à débarquer au port de Catane en Sicile et n’ont été autorisés à partir qu’après que l’Albanie et l’Irlande ont accepté d’en accueillir certains et que l’Église catholique italienne est intervenue pour leur fournir de l’aide.
Cette détention forcée a suscité une large controverse et l’affaire est devenue un symbole de la politique d’immigration stricte du gouvernement de l’époque, Meloni n’a pas tardé à réagir, exprimant sa colère face à cette décision. Selon le journal italien La Repubblica, le Premier ministre a qualifié cette décision d’« injuste » et d’« affaiblissant la souveraineté de l’État sur ses frontières », notant qu’elle pourrait encourager davantage de migrants à tenter d’entrer illégalement en Italie, dans l’espoir d’obtenir une future compensation.
