On estime actuellement que 12,1 millions de femmes et de filles – et de plus en plus d’hommes et de garçons – sont menacées de violences sexuelles. « Cela représente une augmentation de 80 % par rapport à l’année précédente », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, lors d’un point de presse du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Soudan. Elle a ajouté : « Alors que l’économie, les services sociaux et les infrastructures du Soudan sont au bord de l’effondrement, et qu’aucune fin du conflit n’est en vue, nous estimons que près des deux tiers de la population soudanaise, soit plus de 30 millions de personnes, auront besoin d’une aide humanitaire cette année. 16 millions d’entre eux sont des enfants, et ils en paient un lourd tribut ».
La crise humanitaire au Soudan s’aggrave rapidement, la famine se propageant aux zones sensibles du pays. Mme Russell a ajouté : « La famine sévit dans des zones sensibles d’au moins cinq localités du Soudan, où l’on estime que 1,3 million d’enfants de moins de cinq ans vivent. Plus de 3 millions d’enfants de moins de cinq ans sont exposés à un risque imminent d’épidémies mortelles, notamment de choléra, de paludisme et de dengue, en raison d’un système de santé défaillant, cette situation désastreuse est exacerbée par l’effondrement des infrastructures : 16,5 millions d’enfants d’âge scolaire sont déscolarisés et près d’une génération entière est menacée. « Il ne s’agit pas seulement d’une crise, mais d’une polycrise qui touche tous les secteurs, de la santé et de la nutrition à l’eau, l’éducation et la protection », a déclaré Russell.
La situation est devenue de plus en plus périlleuse pour les enfants, les violations graves à leurs encontre ne cessant d’augmenter. « Entre juin et décembre 2024, plus de 900 cas de violations graves contre des enfants ont été signalés, dont 80 % impliquant des meurtres et des mutilations d’enfants, principalement dans les États du Darfour, de Khartoum et d’Al Jazirah », a noté Russell. « Malheureusement, nous savons que ces chiffres ne représentent qu’une fraction de la réalité. » Les violences sexuelles sont également monnaie courante au Soudan, aggravant encore la crise.
