Société

Pénurie d’eau et souffrance des odeurs d’ordures : le calvaire du sud algérien en plein Ramadan

Depuis le début du Ramadan, les habitants du sud de l’Algérie, notamment dans des régions comme les wilayas de Tamanrasset, Illizi et Adrar, font face à une grave pénurie d’eau potable. Un expert des affaires locales en Algérie, dont l’identité n’a pas été précisée, estime qu’il est urgent de réfléchir à une solution structurelle pour remédier à ce problème récurrent dans plusieurs zones du sud du pays. Selon nos sources, des militants envisagent sérieusement d’organiser de nouvelles manifestations afin d’accélérer la résolution de cette crise. Dimanche dernier, les activistes à l’origine de ces mobilisations ont publié une déclaration tenant l’État algérien pour responsable de la situation. De leur côté, les autorités gouvernementales attribuent cette pénurie à la pollution des sources alimentant les réservoirs du sud de l’Algérie. Un manifestant a toutefois souligné une ironie : bien que les habitants se réjouissent des pluies, celles-ci aggravent la pénurie d’eau potable en raison de la contamination des sources.

Les techniciens de l’Algérienne des Eaux (ADE), l’agence nationale en charge de la distribution, ont constaté que les réservoirs subissent des dépôts de limon causés par les eaux de pluie. Cette situation a contraint l’agence à acheter de l’eau potable aux wilayas du nord, telles que celles d’Alger ou d’Oran, une mesure coûteuse impliquant des dépenses supplémentaires. En attendant le traitement des réservoirs des réseaux urbains pour un retour à la normale, l’ADE a instauré une distribution rationnée de l’eau. Pendant ce temps, des dizaines de milliers d’habitants du sud algérien sont descendus dans les rues pour protester contre les coupures d’eau à répétition durant le mois de Ramadan. Ces interruptions, qui durent parfois de longues heures, ont semé la confusion dans de nombreux quartiers résidentiels, obligeant les familles à acheter de l’eau minérale dans les épiceries.

  Une initiative caritative dans le quartier éthiopien de Beitel pendant le mois de Ramadan

Ces dépenses imprévues pèsent lourdement sur les ménages à faible revenu durant ce mois sacré. Les coupures d’eau ont également perturbé la gestion des tâches quotidiennes, comme la vaisselle, la lessive, la préparation du ftour (repas de rupture du jeûne) ou encore les ablutions. Dans les mosquées, la situation a atteint un point critique : de nombreux fidèles ont dû recourir au tayammum (ablutions sèches avec de la terre ou des pierres) faute d’eau disponible, compliquant davantage les choses. Il y a quelques jours, l’épuisement des stocks de bouteilles et de jerricans d’eau, dû à une demande massive des habitants cherchant à sécuriser leurs besoins, a encore aggravé la crise.

Pendant ce temps, certaines entreprises ont tiré profit de la situation en vendant de l’eau à travers des points de distribution. Cependant, le changement de goût et de couleur de l’eau, un problème signalé depuis plus de vingt ans par les habitants du sud algérien, reste une source majeure de mécontentement. Cette situation souligne l’urgence d’accélérer la mise en œuvre de projets d’infrastructures pour éviter que le spectre de la soif ne continue de hanter ces régions.

Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top