Société

L’art rencontre l’activisme au Congo avec la performance « Les Troupeaux »

Au Jardin botanique de Kinshasa, une troupe d’animaux en carton – des singes, un gorille, des léopards, une girafe – se tient au garde-à-vous dans une clairière. Leurs dresseurs, des marionnettistes vêtus de noir, se déplacent lentement à travers les bois, puis accélèrent et se mettent à courir, ce sont les premiers pas de « Les Troupeaux », une performance théâtrale émouvante composée d’animaux en carton qui fuient la République démocratique du Congo vers le cercle polaire arctique afin d’attirer l’attention sur la crise climatique. L’histoire raconte que les animaux seront chassés de leur habitat naturel par le réchauffement climatique et déplacés vers le nord, s’arrêtant dans les villes en cours de route et étant rejoints par d’autres animaux.

À quelques mètres de là, une partie du jardin botanique est submergée par les eaux. Vestige des inondations massives de cette semaine, qui ont rendu la moitié de la ville inaccessible et fait des dizaines de morts, ce spectacle a donné vie à l’histoire des Troupeaux de manière lugubre. Tshoper Kabambi, cinéaste et producteur congolais, travaille pour The Herds en tant que producteur en RDC. Il explique que l’objectif principal de The Herds est de sensibiliser le public. « La nature est très importante pour nous. Mais les humains ont tendance à la négliger », explique-t-il. « Nous voulons sensibiliser le public à tout ce qui se passe, on a vu les inondations partout dans le monde, le réchauffement climatique, la déforestation. » Les organisateurs de The Herds affirment que l’importance de commencer au Congo réside dans le fait que le pays abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

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Le bassin du Congo est l’un des « poumons » de la planète, l’autre étant la forêt amazonienne. Ils affirment que la forêt tropicale congolaise a reçu beaucoup moins d’attention, mais qu’elle a toujours un besoin urgent de protection. The Herds est issu de l’équipe à l’origine de The Walk en 2021. Une marionnette de 3,6 mètres de haut, représentant une jeune réfugiée, Petite Amal, avait attiré l’attention sur la crise des réfugiés en voyageant dans 15 pays – de la Turquie au Royaume-Uni, en passant par l’Ukraine, le Mexique et les États-Unis.

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