La ministre sud-africaine de l’éducation de base, Angie Muchikga, a été critiquée pour avoir suggéré que les hommes instruits ne peuvent pas être des violeurs dans un pays déchiré par la violence contre les femmes. Les statistiques officielles montrent que la police enregistre chaque jour 110 plaintes pour viol en Afrique du Sud.
Mais en s’adressant aux élèves de Pretoria au début de la nouvelle année scolaire, Mochikga a déclaré que le gouvernement «a fait de l’éducation une priorité, car il sait que ce n’est que grâce à l’éducation que nous pouvons faire face à certains défis, car un homme instruit ne violera pas une femme », comme elle l’a dit.
Dans un clip vidéo publié par Newsroom Africa, l’un des principaux réseaux de télévision du pays, les étudiants peuvent être entendus répondre d’une seule voix: «Ouais, ils le font». Le ministre a répondu: « Vraiment? J’ai pensé qu’ils devraient avoir un peu d’éducation pour ne pas faire certaines choses ».
L’Alliance démocratique, le plus grand parti d’opposition, a déclaré qu’elle souhaitait que la ministre «retire ses déclarations et s’excuse». Le parti a déclaré dans un communiqué: « Ces déclarations sont totalement inappropriées et imprudentes, car la crise du viol qui se propage en Afrique du Sud ne connaît pas de frontières sociales, économiques ou éducatives ».
La politicienne de l’opposition Mamusi Maiman, chef du mouvement « Une Afrique du Sud », a critiqué la ministre pour son « manque de compréhension » du viol et de la violence sexiste dans le pays, et a déclaré: « Nous avons besoin d’urgence d’un nouveau ministre pour éducation ».
Face à la tempête de critiques qui a éclaté sur les réseaux sociaux, la ministre a tenté d’expliquer sa position dans un communiqué de presse dans lequel elle disait que le viol est lié au pouvoir et que le gouvernement veut éduquer les enfants, gérer « les relations de pouvoir entre les hommes et les femmes depuis l’enfance ».
